Anne.B


À cœur d'épine
J'enquille les pas

Qui se bouffent

Au sein de mon inconstance
Je me place dans un fil
Qui tourne

Sur la mesure du temps

De mes os secoués

À cœur d'épine
 
Je me transpire
De cette goutte

Qui me torche
Dans ma bascule

Où je chavire
Comme si le commencement était trop long
Et la vie pas assez

À cœur d'épine

Je ramasse mon existence ordinaire

Je me rêve dans les décombres
De tout ce vacarme

Je me gave de toutes ces traces

De soleils oubliés

Qui se paniquent

Dans un jour mal levé.









Née à Milan en 1975, Anne B., « artisane des mots », vit avec sa plume, sa craie et son pinceau qui ne la quittent pas. « On ne cherche pas un port d'attache quand on écrit. L'écriture est tout sauf rassurante,  elle nous redonne à notre abîme, à notre fragilité de se dire vivant. Plus on pose nos mots, plus on s'égratigne, plus on doute de soi, des autres », écrit-elle. Présente dans les n°s 19, 20, 21 et 22 de Lichen.

4 commentaires:

  1. Il est beau ce cœur d'épine ! Très émouvant.

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  2. Merci beaucoup Bénédicte !

    Anne.B

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  3. Tel un vent créant un tourbillon, un souffle refrain. Vous pratiquez les mots tout en élargissant leurs significations. C'est une travail de poète, oui.

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  4. jacqueline l'heveder11 février 2018 à 16:06

    Je l'aimerais en musique... quelque chose à la Eddie de Pretto.

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