Un temps trop tôt
"Laisse moi me convaincre de
l'éphémère qui enchantait hier ses yeux" (6)
de En
trente-trois morceaux, René Char
(un peu pour K dans tous les cas)
1. mais au moment de comparaître dénudée sous le ciel enclos :
ne pas lâcher le morceau / de bleu que les machoires
encore
écrasent
aborder nos chairs sans repos ne pas
s'épargner en
caresses
même si vides de
tes mains
ne pas démordre du mystère
2.
le corps glace
Le bras sous aucune tête
replié
à une coudée du cerveau
Qui l'allonge le long du buste ?
Et la main contre la fesse pour longtemps
dort
La bouche gonflée du silence
renflée enfin d'énigme épaisse
morte aux baisers
Et la langue contre les dents pour longtemps
dort
mousse de bière qu'on ne boit plus
au gosier d'un autre
chose promise
Et l'estomac confondu au cœur
dort
Depuis ses 6 ans, Anouch
a écrit, plus ou moins, mais toujours en douce — parfois compulsivement.
Petits cailloux désirant sur une route s'élargissant — brute. Depuis une dizaine d'années, plus précisément pour des voix :
en scène (pour laquelle
est également metteure en scène et comédienne) et actuellement pour la radio. Écrit en français parce que c'est
sa langue natale, ignorant tout de sa langue maternelle — ce qui invite à ronger jusqu'aux
racines des mots. Sinon, une enfant déjà grande, un chat toujours roux, des amis et un homme fêté tant bien que
mal, dans un monde grand qui rapetisse à mesure qu'il se coupe les ailes et se marie au plomb et au
ciment armé. Présente dans les n°s
14, 15, 16, 18 et
19 de Lichen.
Fragments de dire réunis en sens.
RépondreSupprimerUn régal de lecture.
du coup je suis allée
Supprimeret dans le blog
et dans les autres lichen(s) - curieuse et ravie de ma promenade.
"Je vais retourner
Discuter avec les morts
Poncer ma langue
Chaque nuit
Charger de grave et de vide
Mes armes"
merci deux fois.
Oh! Anouch, accroché ce passage.... merci et merci.
SupprimerJe vous remercie - vraiment.
RépondreSupprimerJe kiffe.
RépondreSupprimerà te lire, vite !
Supprimermerci Lisa