Colette Daviles-Estinès



Laisse

Cesser de suivre le fil de l’étrave
la nuit charriée dans l’écume
soleil râpé menu en brisures d’étoiles
et du vent seulement
du vent traversé de pluie
Je ne rembobine qu’une laisse de mer

Estuaire
Nuit estuaire
collée blanche aux fenêtres
Un bras de lune éventre la pénombre














Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un.... Deux recueils publiés : Allant vers et autres escales (L'Aigrette, 2016) et L'Or saisons (Tipaza, 2018) ; un troisième est en cours de publication aux éditions Henry. Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n° de Lichen depuis l’origine.

8 commentaires:

  1. ERIC CUISSARD1 mai 2018 à 09:23

    "On ne sait plus qui navigue, la mer du Nord ou bien les digues..." Ici la mer, la nuit, la lune, le vent et Colette aussi sans doute se mêlent en clair-obscur à la détrempe.

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  2. Nuit mise au jour, navigation à enjeu de ciel clair... Toujours vous nous parlez en faisant mieux que dire, à travers ces présences captées dont des secrets demeurent. J'aime ce fin mystère infiniment !

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  3. sophie marie Van der pas1 mai 2018 à 11:55

    Colette! comme un collage de gommettes ! magique et si juste

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  4. Toujours cette osmose ténue entre le voyage ouvert et le voyage intérieur pour toucher la sensibilité et lui donner l'envol.

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  5. Des mots frontières, entre deux lumières, deux temps, deux respirations, des mots-frontières nés de déracinements, mais on peut s'ancrer dans une langue, dans un regard. La preuve.

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  6. Des images fortes qui me chavirent à tous les coups ! Merci, Colette !

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  7. Je dois vous faire un aveu, Colette : j'aime votre mer.

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