Colette Daviles-Estinès



Bories

Ici des hommes ont poussé leurs troupeaux,
leurs chiens, leurs voix

Rondeur des bories
toute en saillies de pierres
Parfum de terre chavirée par les bêtes

L’arbre mort veille
Ses os blancs vers le bleu dressés
son geste de flamme

Le puits est éteint
Le vent ne lève plus que du silence


Pochée

La lune boit
Elle s’effrange
S’auréole
Pochée dans le lait
d’un nuage


Pluie

Éclats d’ailes à ma fenêtre
Il pleut à neige fondre




(pour accéder à la vidéo, cliquez sur l'image)





Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un.... Son recueil de poésie (Allant vers et autres escales) a paru aux éditions de l’Aigrette en 2016. Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n°s de Lichen depuis l’origine.

7 commentaires:

  1. L'eau toujours, Colette, que vous mettez si bien en musique.

    RépondreSupprimer
  2. Et une délicieuse lune qu'on ferait bien fondre dans sa bouche !

    RépondreSupprimer
  3. Aucune désolation (Bories) n'oblitèrera votre regard émerveillé (l'ensemble)sur le monde. Vos ailes de poésie sont le mot et l'image. Elles font voler +++++. Merci Colette

    RépondreSupprimer
  4. On en reprendrait bien, de cette pochée là. D'ailleurs c'est ce que j'ai fait.

    RépondreSupprimer
  5. Oh ouiiii ! Moi aussi je reprendrais bien une "Pochée dans le lait d'un nuage..." !
    C'est délicieux, comme toujours ! Bravo <3

    RépondreSupprimer
  6. Un bien joli regard en effet, je m'associe aux compliments...

    RépondreSupprimer