Oiseaux
Je ne me complique
pas la vie. Je laisse s’écouler une angoisse dans un gosier ou un tube en
osier, selon le climat et l’humeur de la feuille de myrte sur l’épaule de Lina,
ma camarade d’errance nocturne.
Et si je suis dans ce
bar depuis le matin, et si mes os s’exaltent comme pendant les jours tragiques,
c’est que je tiens à déclarer ma solidarité !
Avec qui ? me
demande d’un mouvement de sa pupille éméchée le gros bonhomme assis là-bas,
vis-à-vis de moi.
Avec qui ! Mais
avec les nains dont la forêt proche a fait ses arbres courts !
Que cela est
douloureux !
Et qu’elles sont
grandes, ma rancœur et ma fatigue !
Je me retourne vers
la fenêtre, et que vois-je, là-haut ?
De mystérieux oiseaux
survoler ladite forêt proche.
Né en 1955 à M’zinda,
petit village du Maroc, Embarek
Ouassat est poète de langue arabe et traducteur (il a, entre autres,
traduit en arabe Nadja d’André Breton). Le dernier de ses
recueils poétiques a pour titre : Yeux ayant tellement voyagé
(2017)… En préparation, un roman ( toujours en arabe) : Wadiâa. Le présent poème a été écrit
d'abord en arabe, puis traduit par
l’auteur. Présent dans les n°s 9, 10 et 11 de Lichen.
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