Embarek Ouassat


Cigarettes magiques (2)

Nous chantons avec la langue de ceux qui coururent
dès qu’ils naquirent,
pendant que trois nuages
agonisent
autour de nos têtes.
Les mères dans ce café
sont moins nombreuses que leurs noms,
nous fumâmes, nous fumâmes,
et voilà que s’en vont nos os
clamer leur solidarité avec notre sœur
la pluie...
Notre sœur tombée de très haut mais que, néanmoins,
nous vénérons...
À l’aide de fumée, nous confectionnâmes des bébés.
Ils s’introduisirent dans le ventre d’une mère,
et là, ils resplendirent !








Né en 1955 à M’zinda, petit village du Maroc, Embarek Ouassat  est poète de langue arabe et traducteur (il a, entre autres, traduit en arabe Nadja d’André Breton). Le dernier de ses recueils poétiques a pour titre : Yeux ayant tellement voyagé  (2017)… En préparation, un roman (toujours en arabe) : Wadiâa. Le présent poème a été écrit d'abord en arabe, puis traduit par l’auteur. Présent dans les n° 9, 10, 11 et 23 de Lichen.

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