J’ai regardé l’imbécile qui regardait mon doigt, il avait
une face de lune
J’ai montré du doigt l’imbécile à face de lune, il ne m’a pas
regardé
J’ai montré mon doigt à l’imbécile, il a regardé la lune
J’ai montré la lune à mon doigt, je suis un imbécile
J’ai une face de lune imbécile, on me montre du doigt
Les imbéciles montrent du doigt ma face de lune
Je ne les regarde pas
*
Le poète fait de la mécanique
Il démonte des trucs qu’il remonte là où il trouve que
c’est plus beau
Dévisse des machins qu’il revisse ailleurs
Il croit faire de la poésie
Il a juste bousillé sa bagnole
Né en 1976, Julien Boutreux vit près de
Tours. Il publie poèmes et nouvelles dans une trentaine de revues (imprimées ou
électroniques) depuis 2014. Un livret aux éditions La Porte : L’oiseau
de pierre (2016). En 2017, il lance la petite revue de poésie Chats
de Mars. Présent dans les n° 12, 13, 23, 24 et 26 de Lichen.
Désopilant, déstabilisant, avec ce juste rien de magie (ni trop ni trop peu, de la fine) qui fait que l'on décolle !
RépondreSupprimerCelui qui reste en plan, debout à côté de sa voiture en panne, c'est une belle définition du poète finalement ! J'adhère :)
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