Louison Delomez


Chemin III

Le rose du ciel du soir
S’écarte en filaments subtils, près du cimetière.
La publicité des rues,
Trop de voitures arrêtées arrêtant ma course,
Et mon vélo qui n’a presque plus de frein…

J’aurais aimé parfois c’est vrai vivre dans les années vingt.

Comment soulever le présent,
Comme une souche dont nous fixerions les lueurs souterraines ?
On dirait bien pourtant que
Dans l’énergie des roues et des rayons,
Le soir n’est pas moins
Le soir de n’importe quand, n’importe où,
Un espace d’ombre, une grotte silencieuse
Où les oiseaux qui traversent de leur cri les balcons et les toits,
Font de la route, de toute route,
Une rivière froide,
Une eau passante et rose,

Orange et noire.


Chemin VI

Et là,
Un village comme une fureur d’oiseaux dans la cour vide,
Les travaux d’un clocher que le froid dresse vers le silence des ronces à venir…










Louison Delomez n'a actuellement publié que dans la revue REVU de Nancy, où il vit depuis sept ans. Il écrit et lit de la poésie depuis son adolescence, et il lui a fallu presque quinze ans pour qu'il ait le sentiment de trouver enfin sa propre voix poétique, même s'il croit être encore loin de ce qu'il aimerait atteindre. Par le biais de la publication, il s'agit pour lui de se constituer une sorte de socle, afin qu'il puisse donner à son travail plus de clarté, pour lui permettre d'évoluer plus fermement. Présent dans le n° 19 de Lichen.

5 commentaires:

  1. Elle me plaît, cette minute passante, ce moment fixé, ces images qui passent.

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  2. Chemin VI me fait frémir.

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  3. Nostalgie d'un passé joliment énoncée.

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  4. Ce sont de magnifiques tableaux, dérivants, et qui nous emportent avec eux. Bravo Louison ! Raphaël

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  5. Commentaire de Guy Lebressan : Intéressant. J'aime beaucoup le second poème.

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