Marie Natanson Simpels



Passent l'Oder et la Baltique

Atteindre le vieux pays,
prendre le sens des écritures
ornant les façades en lettres d'or.

Nous nous souvenons
de chacun de nos pas
des îles et des canaux.

Nous nous souvenons
d'un unique bouleau aux branches de quartz

du fleuve Oder
de la Baltique.

Nous y avons bu notre ombre
pour conjurer la torpeur,
neige amassée dans la faille des pierres.

Et ce grand déploiement de blasons
de liturgies en bas-reliefs,
cet opuscule au seuil des maisons.

Nous nous souvenons des faubourgs
aux relents aigrelets de cuisine,
du bout de nos doigts pianotant sous le feutre.

Atteindre le vieux pays
dormant sur son ruban de mer
dans la quiétude d'être seulement.







Née en 1968 à Toulouse, Marie Natanson Simpels a passé son enfance près du Capitole — scolarité distraite : elle aime déjà les voyages et déambuler sur le fil des mots. S'échappe à 17 ans pour parcourir l'Europe où elle travaille comme correspondante et journaliste, écrit de nombreux articles dans des revues culturelles ; lit assidûment Milan Kundera, Pascal Quignard et tous les poètes... Retour en France ; études de psychologie ; vit désormais entre Dordogne et Pays mellois. Elle est présente dans les n° 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12 et 13 de Lichen

4 commentaires:

  1. Superbe ! Et tellement mieux qu'exotique. Car vous vous présentez – vous vous rendez présente, présents – sous nos yeux qui vous suivent, découpés sur ces ontologiques paysages. Ah comme j'aime tout, et particulièrement les trois vers de la fin !

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  2. sophie marie Van der pas1 mars 2018 à 15:06

    neige amassée dans la faille des pierres....j'aime votre sensibilité, et le rythme!
    vraiment beau également ce dernier tercet!

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  3. J'aime beaucoup cette évocation nordique.

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  4. Grand merci à chacun de vous, pour la lecture attentive et...la belle sensibilité de vos messages.

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