Martine Sénal


Inconsistances du nous (suite)

III

Je n’irais nulle part
À l’avant de tes chiens.
Du grand chapeau
Le sort affligé
Fait procession
Aux gravitations de la chair
Abandonnée.
Sous la palme de la hune
Pendue aux mots éviscérés.

IV

Soyeuse
Ta paupière
Œil du drame fourbu
Soierie
De tes dents, ris — qui rit lundi —
Montre ton jeu
Les cartes usent l’abîme.
Lasse, la voix hâle
Des collations en miettes.
Mécompris.
Fourbe sois-tu
Traverses / errances / as-tu dit.
Taille le ciel
Détaille les lits
En pièces.

V

Fragmente mes cils
Vacille mes  reins

(Tenue la note de ton silence)

Pauvresse, tu n’as pas l’ordonnance
De cet imprescriptible.





Pour se présenter, Martine Sénal écrit : « Comme tombée d’une rose de janvier et dès lors encombrée de discordances et de couacs, je saisis des mots pour assembler — ou res-sembler — les morceaux de cette cacophonie. La lier peut-être à une partition plus vaste. Bien que je ne puisse m’y soustraire, quel toupet cette prétention à façonner le chaos ! C’est la deuxième fois que je donne à lire mes textes. » C'est sa première apparition dans Lichen.

1 commentaire:

  1. Bienvenue Martine. Relire pour relier. Cueillir et rassembler. Relegere, religare.

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