Paul Polaire



Phlébite de cheval

Acceptons la meurtrissure des babines
un soir à l'opéra.
L’éternel tourment mué en grâce
dans un verre grand-cru classé.
Puis, aiguisons les lièvres
à l'orée de nos cils.
Afin d'assouvir l'envie de chairs molles,
polissons aussi le vieillard chenu qui orne nos paupières.
Que de pages fines sur le papier glacé d'avance !
Que de sommeils avortés,
à l'heure du fil du rasoir !
Finissons-en avec le fruit de nos entrailles.
Que soit la fraise !









Paul Polaire : « Que dire de soi-même sans tomber dans la complaisance ? », écrit cet ancien cancre (ce dont il se dit « presque fier ») qui a été successivement palefrenier dans les écuries d'Augias, dresseur de poulpes dans un cirque, fille de salle dans une cage aux folles et, présentement, gonfleur en chef dans une usine à gaz — sans omettre une brève période d’intérim au cours de laquelle il fut derviche tourneur fraiseur chez Renault. « Je n'ai pas eu une vie facile », ajoute-t-il humblement. Présent dans les n°s 9, 10, 11, 16, 17 et 18 de Lichen

11 commentaires:

  1. Fragaria rosaceae ou l'outil dont vous fûtes derviche tourneur? Se mâcher les joues d'ennui, on fera cela après le grand cru, faut pas gâcher, en plus ça pique! Bonne soirée finalement, non?

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  2. Echange mon petit feu contre votre grand cru, à la bouteille !

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  3. Réponses
    1. venez donc chère amie un jour ou l'autre ,vous déglacer les gencives avec nous. Il y a près de chez moi un bar-cave "La part des anges" Je me propose de vous y traiter au St Joseph.

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  4. J'aime toujours quand tu la ramènes. Fan :-)

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    1. si vous saviez amie Colette tout ce que je ramène....tout ce que je me trimballe....on se croirait au cirque Pinder !

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