Paul Polaire


L'étroit jeune tambour

« Sachez, Madame, que votre nuque à elle seule ferait se dresser bien des eunuques, 
et même des épagneuls ».
C'est ce que miaulait à la Pompadour un jeune natif de Bar-le-Duc qui, au service du Roi, battait un gros tambour.
L'heure était exquise, le jeune tambour buvait du petit lait, tapi sous la marquise.
La dinde en pamoison manda du consommé, un beau topinambour sur son lit de cresson, et très assaisonné. 
Ors, tandis que le Barisien, passant par sa Lorraine, lui trouait le bas résille, amėrement déplorait d'être né en Meuse ;  maudissant la vie, mauvaise chienne, parfaite gueuse, de ne l'avoir point fait natif de Bourg-la-Reine.








« Que dire de soi-même sans tomber dans la complaisance ? », écrit Paul Polaire, ancien cancre (ce dont il se dit « presque fier ») qui a été successivement palefrenier dans les écuries d'Augias, dresseur de poulpes dans un cirque, fille de salle dans une cage aux folles et, présentement, gonfleur en chef dans une usine à gaz — sans omettre une brève période d’intérim au cours de laquelle il fut derviche tourneur fraiseur chez Renault. « Je n'ai pas eu une vie facile », ajoute-t-il humblement. Présent dans les n° 9, 10, 11, 16, 17, 18, 19, 20, 24 et 31 de Lichen.

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