Thomas Lacomme


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Cette machine a le cœur neuf. Elle recycle les mots du dictionnaire. Bonnet rouge, disait Victor ! Tu aurais tort de faire le tri. La machine transforme : elle a traveloté Robert.

Cette machine a le cœur mou. Elle musique des vers à emporter. Un gramme de trop sanctionne l’ébriété. Tu reprendras du gin pour la tonicité. La machine ronronne : elle a servi cinq sonnets frais.

Cette machine a le cœur fort. Elle fond les sons. Tout est question d’agglutination ou de contraste ou d’écart type. Tu aimes entendre le verbe compacter. La machine déconditionne : elle a aussi l’option diérèse embarquée.

Cette machine a le cœur vif. Elle tourne, tourne l’esprit, retourne, détourne les expressions, les images, tourneboule parfois. Quel remuement ! Tu as le tournis. La machine décentre : elle a lessivé les grands murs en papier.

La machine au cœur grand s’arrêtera-t-elle de tourner ? Plus de deux milles ans que ça dure, affaire de carburant ! Tu te rêves rouage. La machine fonctionne : elle a créé des mondes et compte bien sauver l’humanité.















Né en 1991, agrégé d'histoire, Thomas Lacomme, ancien élève de l’École Normale Supérieure de Lyon est actuellement en thèse à l’École Pratique des Hautes Études. Présent dans le n° 13 de Lichen.


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